Pas fair-play, de nombreux internautes ne reconnaissent pas la victoire de l’influenceur le plus musclé : ces derniers mois, il a démultiplié son nombre d’abonnés grâce aux “shorts” (le format de vidéos courtes de YouTube), lui permettant de toucher un public international. Certains font même appel à des Social Data Scientist pour dénoncer une “illusion”.

Pas grave : Léna Situations, elle non plus, n’est pas l’influenceuse avec le plus d’abonnés. Ce qui ne l’empêche pas de détenir — haut la main — le titre de plus grande créatrice de contenu française, au point d’être invitée au Met Gala à deux reprises.

Mais alors comment être le prochain Tibo Situations ? On a remonté les réseaux sociaux, internet et nos articles pour vous concocter le “Starter Pack pour percer en 2024”.

Loin de nous l’idée de créer une injonction à la jeunesse. Mais les faits sont là : l’écrasante majorité des créateurs de contenus ont “percé” très jeune.

Squeezie, Mister V, Enjoyphoenix, Inoxtag et Michou étaient mineurs, Cyprien avait 18 ans, Léna Situations 20, Sananas21.

Cette vague de popularité empreinte de jeunisme s’explique notamment par la nouveauté et l’émergence de nouvelles tendances : Mister V et Cyprien ont explosé avec l’arrivée du format “podcast”, Andy Raconte et Enjoyphoenix avec les tutos beauté, Michou et Inoxtag avec Fortnite. Et ce renouveau des tendances est alors porté, en majorité, par les plus jeunes.

Rassurez-vous, cela ne vous empêchera pas de vieillir avec votre communauté !

Andy fait désormais des vidéos rénovations du manoir normand qu’elle a acheté, quand d’autres sont devenus parents. WarTek, star des gamers de l’époque “Call of duty” (soit avant même l’arrivée des “podcasts”), a abandonné son pseudo pour son prénom, Anil B., et fait depuis plusieurs années des vidéos tech et lifestyle.

Bien sûr, on peut noter quelques exceptions : Mcfly & Carlito avaient déjà 28 ans quand ils sont rentrés chez “Golden Moustache” pour en prendre la direction artistique, et avaient déjà une trentaine d’années quand ils ont explosé avec leur propre chaîne YouTube.

78 % des créateurs de contenu sont des femmes*.

On pourrait donc naturellement se dire qu’elles partent avec plus de chance de percer.

Seulement, dans les faits, c’est un peu plus complexe que ça. Si on prend le classement des chaînes YouTube françaises et qu’on ne garde que les “youtubers” (désolé Maître Gims), on s’aperçoit d’une statistique impressionnante.

La première chaîne détenue par une femme n’arrive qu’en 17ème position : Natoo, 5,17 millions d’abonnés. 13 millions de moins que Tibo Inshape.

Pire, peut-être : la seconde n’est ensuite qu’en 24ème position. L’atelier de Roxane, 4,4 millions d’abonnés. Enjoyphoenix, troisième, ne prend que la 35ème place, avec ses 3,6 millions d’abonnés.

Si on poursuit l’analyse, on se rend compte d’une autre statistique intéressante : contrairement à leurs compères masculins, les créatrices de contenus ont majoritairement plus d’abonnés sur Instagram que sur YouTube.

Quand Tibo Inshape et Squeezie ont 19 et 18,9 millions d’abonnés sur Youtube, ils en ont 9,2 et 8,7 millions sur Instagram. À l’inverse, quand Enjoyphenix et Léna Situations en ont 3,6 et 2,7 millions sur YouTube, elles en ont 6,1 et 4,6 millions sur Instagram.

Les facteurs pour expliquer ça peuvent être nombreux. On devrait presque se pencher sur les créateurs au cas par cas, tant les raisons sont liées à leur parcours individuel.

Mais il y en a un principal qui ressort pourtant : la ligne éditoriale globale.

Sans trop s’avancer, on peut dire qu’Instagram est la plateforme reine du lifestyle. Un sujet qui est majoritairement incarné par les femmes, et qui demande une implication totale sur le réseau social que l’on choisit (la mode, ça bouge tout le temps). Et aussi parce que les placements de produits pour des marques de vêtements ou de beauté y sont plus nombreux.

Alors, là où on suivrait davantage Squeezie sur YouTube pour ses vidéos divertissement, on follow Léna Mahfouf sur Instagram pour la voir au Met Gala ou en collab’ avec Dior.

(mais on va quand même la suivre sur YouTube pour les vlogs d’août)

*Étude Reech, 2024

On évite le drame de la désinfluence ?

Pour limiter le risque que Booba attrape votre veste en vous apposant une grosse étiquette “influvoleur”, vous devez prendre vos précautions.

Et pour ça, l’ARPP (l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) a imaginé le “Certificat de l’Influence Responsable”. Après avoir obtenu au moins 75% de bonnes réponses à un examen qui reprend le “cadre déontologique et légal du marketing d’influence”, vous pourrez donc être publié sur la liste des créateurs de contenus certifiés.

Une fois la certification en poche, vous serez parés pour faire vos meilleurs placements de produits en toute légalité. N’oubliez pas : la mention “collaboration commerciale” doit être la première chose visible dans la description du post !

Certes, multiplier ses plateformes, c’est démultiplier son impact. Sauf que, niveau popularité, ça fait bien longtemps que Facebook a rejoint MySpace et Skyblog.

On a débattu, on a creusé, on a cherché et, chez Stalk, on en vient à peu près tous au même constat : en 2024, on perce sur TikTok et on se diversifie après.

On ne devient pas la nouvelle Léa Élui, la Française la plus suivie dans le monde, en faisant des vidéos de 40 minutes sur YouTube. Devenue populaire avec des vidéos de quelques secondes où elle dansait, à l’époque où TikTok s’appelait encore Musical.ly, elle est désormais également une star d’Instagram : 10,4 Millions d’abonnés.

Alors si, comme elle, vous voulez participer à “Danse avec les Stars” (pour checker Camille Combal ou vous embrouiller avec Ines Reg), vous savez quoi faire : démarrer sur TikTok, vous étendre sur Instagram… puis partir à la conquête du monde ?

Surtout, mettez du rose et un logo bold bien visible… Ok, on est mal placés pour se moquer.

Quoi qu’il en soit, être créateur de contenu en 2024, c’est aussi prendre le contre-pied le plus mainstream du moment : sortir un podcast pour parler de soi (avant tout), de santé mentale (beaucoup), de sexualité (un peu), et même de spiritualité. Le tout, si possible, en invitant nos autres amis influenceurs.

Et attention, ces sujets sont importants ! Que des créateurs de contenus, donc des personnalités influentes, notamment auprès de la jeunesse, évoquent ces sujets est une chose que l’on encourage.

Alors pourquoi c’est cool un podcast ? Déjà, parce que c’est l’inverse de nos consommations habituelles sur les plateformes : on prend le temps. Les trois premiers mots de nos phrases ne sont pas menacés par un scroll vers le contenu suivant.

Ensuite, parce que ça permet au créateur de contenu de créer un lien émotionnel fort avec son audience. Il aborde des sujets parfois intimes, évoque ses propres expériences ou permet à d’autres de le faire.

Enfin, parce que ça permet de “créer une marque”. Le graal quand on est influenceur. Et le meilleur exemple pour illustrer ça, c’est “Contre-soirée” d’Anna RVR. Le succès de son podcast est tel qu’elle a même pu enregistrer un épisode en public, à l’Olympia, et qu’elle est désormais invitée dans des festivals de cinéma pour y délocaliser son podcast et interviewer les acteurs et actrices de passage.

Quand Léa Elui faisait de la danse orientale, Squeezie faisait du gaming et Tibo Inshape des tractions.

Si Squeezie poursuit la passion qui l’a fait connaître en animant des lives sur Twitch chaque semaine, il est désormais largement plus référencé comme un youtubeur faisant du divertissement. Comme on le disait précédemment, Léa Elui danse toujours, mais fait avant tout du lifestyle (et même des défilés pour Etam). Tibo Inshape, lui, part désormais à la rencontre de personnes aux parcours de vie atypiques ou ayant un métier insolite, et nous fait même découvrir des lieux plus inhabituels sur YouTube (comme des lieux de culte, ou même le camp d’Auschwitz-Birkenau).

Pas tellement le choix, donc. Pour percer, il faut d’abord trouver une niche sur laquelle on se rend identifiable : divertissement, lifestyle, sport, Histoire, gaming, prank, … la liste de possibilité est immense.

C’est vrai, on pourrait croire à un conseil pour devenir populaire au collège. Mais dans l’immense cour de récré que sont les réseaux sociaux, c’est l’un des conseils que vous devez garder en tête.

Squeezie, Cyprien, SEB, Léna Situations, Hugo Décrypte. Maxime Biaggi, Djilsi, GrimKujow. Joyca, Mastu, Raska, Hctuan et Theodort. Gaelle Garcia Diaz, Jill, Natoo.

Si (presque) tous les créateurs de contenu semblent s’entendre (en enlevant 2-3 dramas, certes), c’est pourtant en fonctionnant en bande qu’ils arrivent à mieux percer. Logique : les audiences des uns servent aux audiences des autres.

Tout ça a un même un nom : le “feat and fun”. Ce terme, inventé par Joueur du Grenier en 2019, était avant tout une critique. Au-delà du “feat”, donc de l’aspect “bande” de ces influenceurs, il y avait le côté “fun” : “les youtubeurs passent leur temps à courir après le format qui marche, c’est devenu une obsession“. Pour résumer la charge : vous vous rassemblez pour faire des vues, et le fond de la vidéo n’a plus tellement d’importance.

Tant pis pour JDG, on aime quand même cet aspect “bande de potes” qui nous donne parfois l’impression d’en faire partie. On est amis Squeezie, pas vrai ?

Vous voilà armés de conseils pour devenir le prochain Tibo Situations ou la prochaîne Léna Inshape.

On ne va pas se mentir, le plus dur reste à faire, mais on a confiance en vous. Ne nous oubliez pas quand vous aurez atteint votre premier million d’abonnés !