La naissance de la rumeur
Le 17 janvier dernier, la famille royale annonçait que l’épouse du Prince William avait subit une opération de l’abdomen. Aucune autre précision sur la nature de cette opération, si ce n’est quelle ne serait pas liée à un cancer. Et c’est simplement sur ce flou d’information que la rumeur est née. Appuyée quasi instantanément par l’annonce de sa convalescence jusqu’à Pâques, jugée très longue par certains et renforçant alors le sentiment de gravité. Pire : fin février, le prince William a annulé au dernier moment sa présence à une cérémonie en mémoire du roi Constantin de Grèce pour "une raison personnelle". Sauf que, sur Internet, de rumeur inquiète à complot viral, il n’y a qu’un pas.
Aux frais de la princesse
Depuis l’annonce de cet acte médical, aucune image de la princesse n’avait été publiée. Et quand on voit le tollé de la première publication depuis janvier, c’était peut-être mieux ainsi. En effet, face aux rumeurs persistantes qui durent depuis des semaines, Kate Middleton a sauté sur l’occasion de la Fête des mères pour poster une photo d’elle et de ses enfants. Problème : la photo est retouchée. Et, une fois de plus, ce sont les internautes qui l’ont remarqué. Ce qui n’aurait pu être qu’une banale erreur de communication renforce alors le sentiment d’un mystérieux complot : la Princesse aurait disparu, voire serait décédée. En tout cas, son absence cacherait un problème. Aussitôt, les agences de presse telles que Associated Press, Reuters ou l’AFP ont retiré le cliché de leur banque d’images.
Kate Middleton a elle-même présenté ses excuses sur X : “Comme beaucoup de photographes amateurs, il m'arrive d'expérimenter l'édition. Je tenais à m'excuser pour la confusion que la photo de famille que nous avons partagée hier a pu causer.” Comme on pouvait s’y attendre, la réponse ne fait que renforcer les théories, beaucoup doutant qu’une Princesse retouche et publie elle-même ses photos… et n’ayant pas de preuve que c’est bien elle qui a publié le message. Si, jusqu’ici, les erreurs de Photoshop pointées n’étaient que les détails d’une jupe ou d’une fermeture éclair, le scandale a pris une tout autre ampleur lorsqu’une utilisatrice de X, Ruby Naldrett, a mis au jour que le visage de la Princesse sur le cliché serait pris sur les photos d’un shooting du magazine Vogue en 2016. Le tweet a déjà été vu plus de 41 millions de fois.
Évidemment, le cliché pris par un paparazzi depuis, qui montre William et Kate à bord d’un 4X4, n’arrange rien. Surtout que la princesse tourne la tête à l’objectif, et qu’elle n’était pas présente aux célébrations du Commonwealth, alors que le Daily Mail précise que le couple quittait le château de Windsor pour s’y rendre.
Est bien Sherlock qui veut
Quand les internautes s’en mêlent, Internet trouve. Sur Netflix, la série-documentaire “Don't F**k with Cats” illustre parfaitement le phénomène. En 2010, des internautes créent un groupe Facebook et se mettent en tête de retrouver un certain Luka Magnotta, auteur d’une vidéo en ligne dans laquelle il tue deux chatons de manière très violente.
Remontant dans sa vie et son parcours, le groupe d’enquêteurs amateurs découvre alors le pire : Il est aussi l'auteur du meurtre prémédité de Lin Jun, un étudiant chinois, dont il a mutilé le cadavre dans une vidéo postée, par lui-même, sur Internet. Quelques années plus tard, c’est la disparition de l’américaine Gabby Petito qui avait mobilisé les internautes. La jeune femme, qui voyageait en van avec son petit ami, avait été retrouvée assassinée, alors que lui était rentré seul de leur road-trip. Sur Reddit, 100 000 personnes avaient rejoint le sous-groupe “r/gabbypetito”. Sur TikTok, le hashtag #findGabby avait connu plusieurs milliers d’internautes rassemblant leurs indices. Enfin, des campeurs avaient publié une vidéo sur YouTube où l’on voit la voiture de son petit ami, alors disparu dans la nature, dans un lieu reculé. Le FBI n’avait alors jamais confirmé ou infirmé que c’est cette vidéo qui les avait conduite jusqu’à lui. Pour résumer : Don’t fuck with Internet.
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