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La digital detox est-elle obligatoire ?

Temps de lecture : 3 minutes

30/08/2023

Toute l’année, on scroll, on stalk, on se fait un call ou un selfie… jusqu’à l’overdose. Serait-ce le début de la fin ou simplement l’heure du renouveau ?

avatar de Laury Peyssonnerie

Content Strategist. 30 onglets ouverts dans la tête et un assistant à moustaches sur les genoux.

Laury Peyssonnerie

On en a trop entendu

Déconnexion imminente

En 2015, Andrew Ellis, un professeur de l’université d’Aston à Birmingham, annonçait que le crash d’internet pourrait avoir lieu d’ici 6 à 8 ans. On vous laisse faire le calcul. On est en plein dedans. Pourtant, le web semble battre son plein. Et si un beau matin, tout s’arrêtait ? Plus de wifi, ni de 4G, plus de téléphone ni de TV. En gros, plus d’écrans ni de réseau du tout. Un peu comme un (non) confinement, mais cette fois-ci sur Internet. Ce serait une obligation à sortir pour vivre pleinement le monde réel. Peut-être pas l’apogée du fun pour les Digital Natives pour qui, cela s’apparenterait presque un effacement de leur culture. Qui dit plus d’écrans, dit plus de réseaux sociaux, plus de messages vocaux de 8 minutes, plus de #monthlyphotodump, ni de scroll devant la télé. Et, honnêtement, on ne sait pas ce qui nous manquerait le plus. Il semblerait que le plus difficile serait de nous arracher à nos habitudes pour revenir à des pratiques moins évoluées. Si, pour s’adapter à l’avènement d’Internet, on a su développer des capacités hors normes comme regarder la TV en jouant à Candy Crush entre deux SMS, qu’en est-il de trouver sa route sans Google Maps ? Serait-ce le retour des passants qui nous donne des indications qu’on n’a pas réussi à suivre mais qu’on remercie quand même ? Puis, en prenant le tram, on aurait la joie de regarder chaque passager dans le blanc des yeux… ou peut-être qu’on se mettrait tous à la lecture pour éviter ça. Du côté des marques, plus d’un business ferait faillite. Alors, s’ils renaissaient de leurs cendres, ça donnerait quoi ?

Uber Eats : Peut-être un avenir en pigeon voyageur. On espère juste que vous n’avez pas trop faim. Waze : Reconverti dans les plans de cartes éphémères, mais sans les radars. Inutile, donc. Instagram : Nouveau service de jumelles filtrées pour espérer voir des paysages carte postale. Tant pis pour les selfies. TikTok : Initiateur de Flash Mobs en pleine rue, et autres tendances saugrenues. Twitter… enfin X : Lieu de racontage de vie et de débats, ouvert à tous, même aux haters

Maintenant que les réseaux sociaux nous ont rapprochés, peut-être serait-ce l’occasion d’accueillir l’ère de la socialisation 3.0, en 4D et sans écran ?

Ou peut-être pas. Peut-être qu’on resterait bien confortablement à la maison. Et qu’on finirait par lire tous les livres de la bibliothèque. Heureusement, Booktok nous a frayé un chemin… Sinon qu’est ce qu’on aurait bien fait ?

La vie sera farniente ou ne sera pas

Les “c’était mieux avant” n’auront plus le même goût après la disparition des écrans. Surtout à une époque où on veut toujours faire plus, même si c’est juste écouter un podcast en faisant la vaisselle pour optimiser notre productivité et combler le vide. Comme s’il était dangereux, ce silence.

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À force de vouloir tout savoir, tout commenter, tout écouter sur Internet… on fini par ne plus rien faire. Et si on ne faisait rien pour faire mieux par la suite et, enfin, retrouver cette énergie créatrice, plus spontanée et authentique ? Dans cet élan, naîtront peut-être les nouveaux artistes d’une génération ? Les Monets, les Hugo ou les Rodins, inspirés par d’autres muses que celles que l’on voient en boucle dans nos feeds. Oui, parce que le monde n’est qu’un éternel recommencement après tout.

Il faudrait probablement réapprendre à s’ennuyer. Écouter le silence pour laisser fuser les idées, dans leur forme la plus pure. Tiens, tiens, c’est peut-être pour ça qu’elles se montrent toutes sous la douche ? Le seul endroit où l’on ne dispose pas son téléphone, enfin normalement.