Ça fait beaucoup là, non ?
Résumer le monde de la mode à la tendance du moment, c’est de l’histoire ancienne. Désormais, il existe autant de styles qu’il y a de chaussettes dans nos placards.
Parce que la Gen Z adore se montrer sous toutes les coutures, chacun impose son style comme pour dérouler une avant-première de sa personnalité.
D’une façon quasi-expérimentale, chacun tente de créer son propre univers à travers ses vêtements. Si ça ne plaît pas, tant pis (ou tant mieux pour ceux qui veulent jouer l’unicité). Si ça plaît, préparez-vous à voir un nouveau nom en -core émerger dans les tendances.
En clair, la Gen Z s’est affranchie des règles établies par l’industrie de la mode. Les influences sont multiples, et l’esthétique n’est plus qu’une question d’envie et de créativité. Nos identités sont mouvantes; chacun s’habille comme il le veut, quand il le veut.
Il semblerait alors que la police du bon goût n’ait plus sa place chez les fashions. D’ailleurs, quelqu’un a des nouvelles de Cristina Cordula ?
Heureusement, si vous avez l’impression de voir des nouvelles trends tous les jours, c’est peut-être juste que vous passez trop de temps sur TikTok. Il s’agirait de prévenir les Américains que les Françaises ne vont pas chercher leur pain en petite robe noire Chanel. La romantisation de nos vies s’est juste attaquée à l’industrie de la mode, comme si la santé mentale ne suffisait pas.
Sur le trottoir les fashions
Rassurez-vous, inutile de sortir les cargos léopards ou les dernières Crocs Echo pour avoir du style. Le verdict est tombé : les Français préfèrent le confort à l’excentricité.
Selon une étude de l’IFOP menée pour LTK, le combo jean - tee-shirt - basket est notre tenue préférée, en option oversized pour la Gen Z. Et cette esthétique ne déroge pas à la règle, elle porte un nom ; le comfortcore.
Dans cette lignée de sobriété, l’élite adopte le quiet luxury. Parce que simplicité et confort ne veulent pas seulement dire gros peignoir en moumoute, ils disent adieu aux logos de luxe apparents pour laisser place à une élégance discrète.
Face aux tendances criardes qui émergent continuellement sur TikTok, la réalité semble bien plus fade. On est revenu aux choses simples, et ce n’est pas qu’une question de mode. C’est un mode de vie qui semble répondre à la montée de la surconsommation. Seconde main ou pas, on préfère les basics aux tops bariolés, quoi que cette année le pantalon est à l’honneur apparement.
Finalement, Barry Schwartz, le psychologue qui a théorisé le paradoxe du choix, avait raison : “Est-ce que plus de choix signifie vraiment plus de liberté et de satisfaction ?”.
Reflet des combats sociétaux qui grandissent, on recherche désormais plus d’authenticité. Dans nos armoires, on préfère la qualité à la quantité. C’est donc pour ça que les hauls Shein ont été remplacés par des visites de leur usines parodiées ?
Et si la tendance n’était plus à la mode ?
Au milieu de tout ça, les tendances d’antan semblent avoir laissé leur place à des micro-mouvements du moment. Pourquoi pas… si seulement elles n’étaient pas que le miroir de la vie en ligne.
Si, avant, l’industrie de la mode avait pour habitude de dicter l’esthétique qui ferait l’unanimité à la saison prochaine, la Gen Z en a décidé autrement. Parce qu’elles sont le fruit du digital, les tendances en -core ne durent plus que quelques semaines, là où les tendances des défilés duraient plusieurs mois.
Pour preuve, début 2023, Reddit mène un sondage sur 1500 personnes, et démontre que près de la moitié des interrogés n'ont jamais entendu parler des tendances les plus discutées par les marketeurs. Coup dur pour les adeptes d’Internet.
Mais, à une époque où TikTok leur doit son succès, les tendances ne seraient-elles pas devenues dérisoires ?
Certes, ces épiphénomènes fonctionnent grâce au pouvoir de la viralité. Car, oui, l’ère du toujours plus vite continue de faire ses preuves. Mais ces “tendances” ne semblent pas déteindre complètement sur la réalité.
Pourtant, les marques continuent de se raccrocher à ces effets de modes éphémères et tant pis si ça en devient gênant. Peut-être tentent-elles de se donner une ligne directrice dans un environnement digital en perpétuel mouvement ?
En effet, selon un sondage de Fast Company, 66 % des interrogés estiment que les marques « en font trop ». Serait-ce la fin d’une ère ou simplement l’opportunité tant attendue pour se remettre en question ?
Nous stalker